Les mares peuvent avoir de multiples usages, de la mare ornementale pour agrémenter le jardin, à la mare de prairie pour l’abreuvement du bétail, en passant par toutes sortes d’autres usages. En fonction des objectifs, elles se conçoivent différemment… sur cette page, nous ne parlerons que des mares pour la biodiversité ! Si vous souhaitez réaliser une telle mare, qui servent d’habitat, de lieu de nourrissage ou de reproduction à une diversité d’espèces de faune comme de flore, ces conseils sont là pour vous ! Ici, nous irons à l’essentiel. Si vous voulez aller plus loin et en savoir plus, rendez-vous sur la page « Ressources » du site.
La forme : ovale, en forme de haricot ou de huit conviennent très bien, mais si vous avez la possibilité d’imaginer une forme plus compliquée qui augmente l’effet lisière et multiplie ainsi les micro-habitats, c’est encore mieux !
Pas de poissons !! Bien souvent, l’introduction de poissons dans une mare part d’une volonté de diversifier les espèces présentes ou de lutter contre les moustiques… Malheureusement, c’est tout l’inverse qui se passe… En effet, les poissons ne sont pas naturellement présents dans les mares, et constituent de redoutables prédateurs pour nombre d’autres espèces (amphibiens, libellules, etc.), qui elles pourraient réguler bien plus efficacement les larves de moustiques.
Et pas n’importe quelles plantes… Le plus simple, à la création de la mare, est de laisser faire la nature, elle travaille très bien toute seule ! Les berges se végétaliseront assez vite, et ce qui s’installera sera bien adapté au milieu. Si vous êtes impatient, vous pouvez dans ce cas accélérer un peu le phénomène… Deux possibilités principalement : demander l’autorisation au propriétaire d’une autre mare, proche de chez vous, de prélever quelques plants (pas trop !), en s’assurant qu’il ne s’agit pas d’espèces protégées, et les réimplanter dans votre mare. Ou encore acheter des plants en vérifiant qu’il s’agit bien d’espèces locales. Une bonne manière de vous en assurer est de privilégier la marque Végétal Local (https://www.vegetal-local.fr).
Des pentes douces… au moins sur les deux tiers de la mare, plus si possible ! Si la mare est très petite, faute de place (3m2 par exemple), il est plus compliqué d’avoir à la fois une pente douce et une profondeur minimale intéressante (70cm au moins). Dans ce cas, on peut prévoir une pente douce sur une partie seulement et une partie plus abrupte qui permet d’atteindre rapidement les 70 cm de profondeur. Les pentes douces sont utiles parcequ’elles permettent à la végétation de coloniser plus facilement la mare et un accès plus facile à de nombreuses espèces (oiseaux, hérissons, amphibiens, etc.), évitant ainsi que la mare ne devienne un piège.
Bâche ou pas bâche ? Si votre terrain s’y prête (terre suffisamment argileuse et donc imperméable), il est nettement préférable d’éviter la bâche. Inutile de puiser plus que nécessaire dans les ressources en pétrole… Les bâches constituent également un obstacle entre la terre et l’eau de la mare, et réduit donc les échanges qu’il pourrait y avoir entre la mare et son environnement. La réalisation d’une mare en argile nécessite cependant une bonne technique, pour éviter de percer la couche d’argile. Il est également important de creuser la mare à la bonne période (fin d’été/automne) pour que les pluies la remplissent rapidement, et ainsi éviter que la couche d’argile ne se fende. L’apport d’argile sur le site est également une possibilité, mais qui peut être couteuse et demande également de la technicité. Si vous optez pour une bâche, privilégiez les bâches de type « epdm », réputées pour ne pas relarguer de plastique dans l’eau.
L’environnement immédiat : pour que la faune trouve refuge à proximité et dans la mare, évitez de tondre l’herbe en bordure. La faucher une fois par an sera bien suffisant ! Et encore mieux, des petits tas de bois, de cailloux, à proximité constitueront d’intéressants abris pour bien des espèces ! Les haies, bosquets ou bois aux alentours joueront un rôle important pour les amphibiens notamment, qui y trouveront refuge pendant l’hiver. Au contraire, la présence de routes trop proches peut entraîner de multiples écrasements lors de leur migration depuis leur site d’hivernage (le bois) jusqu’à leur site de reproduction (la mare !).
Suivre votre mare : une fois votre mare créée, n’oubliez pas de la localiser sur cette page ! Une photo et une description ajoutés par exemple chaque année permettront de suivre son évolution dans le temps. L’ajout d’une description détaillée à votre mare permet également d’obtenir un indice, de 1 à 5 étoiles, qui vous renseignera sur l’état de votre mare, pour la biodiversité. Si vous avez prêté attention à chacun des critères mentionnés plus haut, il y a de grandes chances pour que votre mare ait un maximum d’étoiles et accueille donc une riche biodiversité ! Dans ce cas, vous verrez apparaitre le symbole ci-contre, qui valorise les mares les plus accueillantes pour la biodiversité, les « Mares pour la biodiversité » !
Actuellement, ce sont 1 556 Mares pour la biodiversité, qui sont référencées sur le site.